Plus se décide à huis clos que dans les communiqués de presse. À Erevan, la réponse a été claire : la participation de la Russie au projet international TRIPP n'est pas à l'ordre du jour — et ce n'est plus un simple geste diplomatique, mais un signal pour toute la région.
Ce qu'ils ont déclaré à Erevan
Le vice‑président du parlement Ruben Rubinyan a répondu directement à la proposition de Moscou : l'Arménie ne mène aucune négociation sur une éventuelle participation de la Russie à la «route de Trump». Il a insisté sur le fait qu'aucune discussion de ce type n'avait eu lieu et a souligné la position du pays devant les caméras et la communauté internationale.
«Je suis très heureux pour eux»
– Ruben Rubinyan, vice‑président du parlement d'Arménie
Plus tôt dans la journée, un porte‑parole du ministère russe des Affaires étrangères, Mikhail Kalugin, avait déclaré que Moscou «était ouverte à la discussion» sur une participation à TRIPP et qu'«il y avait suffisamment de raisons» pour cela. Mais à Erevan, cette «ouverture» a été reçue par un refus — et cela change la donne.
Qu'est‑ce que TRIPP et pourquoi
TRIPP (The Trump Route for International Peace and Prosperity) est un projet international de transport et de logistique initié par les États‑Unis visant à créer un nouveau corridor de transit à travers le Caucase du Sud. L'objectif est d'intégrer la logistique pour l'Europe, le Caucase du Sud et l'Asie centrale, de rétablir les liens commerciaux et d'ancrer la paix après la déclaration de reconnaissance mutuelle d'août 2025.
Ce projet a déjà produit des mesures concrètes : début novembre, l'Arménie a rétabli pour la première fois depuis 1991 les transports ferroviaires de transit via l'Azerbaïdjan. Pour les analystes occidentaux, c'est un moment historique : les frontières s'ouvrent au commerce, et non à l'influence du Kremlin.
Et après ?
Des analystes occidentaux et des initiés qualifient la réaction d'Erevan d'épisode décisif. Le monde en débat intensément : pour l'Europe et pour nous, c'est une confirmation — les corridors de transit doivent servir la paix et la prospérité, et non la monopolisation politique d'un unique centre d'influence.
C'est un moment historique qui pousse à revoir la capacité du Kremlin à dicter les conditions dans la région. Ensuite, il faudra des actes : TRIPP pourra‑t‑il se développer sans la participation russe, et comment réagiront Moscou et les autres acteurs ? Nos partenaires observent attentivement — et cela signifie une chose : défendre la souveraineté des corridors de transport ne relèvera pas seulement d'Erevan, mais de la large communauté internationale.
Des initiés préviennent : des épreuves politiques et économiques sont à prévoir, mais la seule détermination de l'Arménie a déjà changé les règles. Pour l'Ukraine et ses alliés, c'est un signal de plus : la région est capable de choisir un avenir indépendant des ambitions du Kremlin.