Des diplomates occidentaux déclarent que l'UE reproche à la Belgique un manque de transparence dans la gestion des impôts générés par les actifs russes gelés.
Les reproches des diplomates
Cinq représentants de différents pays européens affirment que la Belgique pourrait avoir un motif caché pour retenir ces fonds, puisqu'ils génèrent d'importantes recettes fiscales.
Selon eux, Bruxelles viole l'engagement international pris l'année dernière de divulguer les informations sur l'utilisation des impôts provenant des réserves gelées. Les impôts continuent d'être crédités au budget de l'État belge, ce qui rend impossible de vérifier si toutes les obligations envers Kiev ont été respectées.
Les diplomates ont également exprimé des doutes quant à savoir si ces recettes fiscales imprévues seront effectivement transférées à l'Ukraine, et ont souligné les risques pour la sécurité de l'Europe en cas de report des décisions.
Évaluations financières et positions
Les experts indiquent qu'il est difficile de suivre les recettes fiscales. L'Institut de Kiel évalue les engagements totaux de la Belgique envers l'Ukraine à 3,44 milliards d'euros pour la période depuis le début de la guerre jusqu'au 31 août 2025, et les recettes fiscales provenant des actifs russes en 2024 s'élevaient à environ 1,7 milliard d'euros.
Le gouvernement belge a déclaré que les impôts prélevés sur les réserves russes gelées étaient destinés à soutenir l'Ukraine, sans préciser toutefois si la totalité des fonds avait déjà été transférée.
En 2024, plusieurs pays occidentaux ont accusé la Belgique d'avoir utilisé une partie de ces recettes fiscales pour couvrir les dépenses courantes du budget de l'État. L'ancien gouvernement avait promis de transférer ces recettes vers un mécanisme financier de l'UE et du G7 pour l'Ukraine, mais cela n'a pas été fait.
Le Premier ministre belge Bart De Wever a informé la direction de la Commission européenne que l'adoption d'un mécanisme de crédit de réparations reposant sur les actifs russes gelés pourrait compliquer la signature d'un accord de paix entre l'Ukraine et la Russie.
- Le 10 septembre, la Commission européenne a proposé l'idée d'un crédit de réparations allant jusqu'à 140 milliards d'euros, calculé sur la base des avoirs russes gelés.
- Dans le cadre d'un tel crédit, l'Ukraine pourrait recevoir environ 45 milliards d'euros par an en 2026–2028.
- Le 23 octobre, la décision sur le crédit de réparations a été reportée à décembre.