L'Union européenne s'est prononcée contre «l'amnistie» pour le Kremlin
L'Union européenne a mis en garde l'administration de Donald Trump contre toute mesure susceptible d'empêcher Vladimir Poutine d'être tenu responsable des crimes de guerre en Ukraine. C'est ce qu'a déclaré le commissaire européen à la justice et à la démocratie, Michael McGrath.
Selon lui, dans le processus de négociation, il est inacceptable que la recherche d'un cessez-le-feu conduise au «pardon» des crimes commis par les forces russes.
«Je ne pense pas que l'histoire jugera favorablement toute tentative d'effacer les crimes de la Russie en Ukraine. Ils doivent être tenus responsables, et ce sera la position de l'Union européenne dans toutes les discussions»,
– a déclaré McGrath.
L'UE préoccupée par certaines dispositions d'une version antérieure du plan américain
En Europe, on s'inquiète des informations selon lesquelles la version initiale du plan de paix américain prévoirait une «amnistie totale» pour les actes commis pendant la guerre, ainsi que la réintégration de la Russie dans l'économie mondiale.
L'équipe de Trump continue de promouvoir l'idée d'une normalisation des relations avec le Kremlin, malgré les accusations internationales d'enlèvement de 20 000 enfants ukrainiens et les attaques contre des civils à Boutcha, Marioupol et dans d'autres villes.
«Permettre l'impunité reviendrait à semer les graines d'une nouvelle vague d'agression et d'une future invasion. Ce serait une erreur historique d'une ampleur considérable»,
– a ajouté le commissaire européen.
Enquêtes internationales : l'ampleur des crimes de la Russie
Les autorités ukrainiennes ont ouvert des procédures concernant plus de 178 000 présumés crimes commis par la Russie depuis le début de la guerre à grande échelle. De plus, une commission de l'ONU a établi le mois dernier des faits susceptibles de constituer des crimes contre l'humanité, notamment des attaques de drones visant des civils et des déplacements forcés de population.
En mars 2023, la Cour pénale internationale a émis un mandat d'arrêt contre Poutine, l'accusant du transfert illégal d'enfants ukrainiens.
Trump évite le sujet des poursuites contre Poutine
Malgré les mécanismes juridiques internationaux, l'équipe de Trump ne manifeste pas d'intérêt pour la poursuite de Poutine. Le président lui-même a à plusieurs reprises parlé du dirigeant russe en des termes favorables et exprimé l'espoir d'une coopération après la fin de la guerre.
L'ébauche d'un plan en 28 points récemment diffusée par l'équipe de Trump prévoit le retrait progressif des sanctions contre la Russie, son retour au format du G8 et une vaste coopération économique, y compris des projets dans les secteurs de l'énergie et de l'extraction des ressources.
Divergences en Europe sur les sanctions
Les dirigeants européens soulignent que la question de la levée des sanctions de l'UE relève de leur compétence. Parallèlement, des divergences existent au sein même de l'Union : la Hongrie a à plusieurs reprises bloqué de nouveaux paquets de sanctions, et en Allemagne ont été avancées des propositions visant à assouplir les restrictions liées à «Nord Stream».