Macron a déclaré que Bruxelles « a peur » de s'opposer aux géants technologiques américains

Le président français Emmanuel Macron a déclaré que Bruxelles enquêtait trop lentement sur les entreprises technologiques américaines en raison des pressions des États-Unis sur les lois numériques de l'UE. Il a accusé la Commission européenne et les États membres d'avoir peur d'engager des poursuites en raison de l'offensive américaine.

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Le président français Emmanuel Macron a déclaré que Bruxelles mène trop lentement les enquêtes sur les entreprises technologiques américaines en raison de la pression des États-Unis sur les règles numériques de l'UE. Selon Politico.

"Nous avons des dossiers qui sont à la Commission depuis déjà deux ans. C'est trop lent."

– a déclaré Macron vendredi, en faisant référence aux règles de modération de contenu de l'UE – Digital Services Act (DSA).

Les débats autour de cette question "ne prennent pas d'ampleur", a déclaré Macron lors d'une rencontre publique locale dans la région des Vosges.

"Beaucoup à la Commission et dans les États membres ont peur de poursuivre, car il y a une offensive américaine contre l'application des directives sur les services et les marchés numériques."

– a-t-il ajouté.

Promesse d'action au niveau de l'UE

Macron a promis d'insister pour des actions au niveau de l'UE.

"Nous devons mener une bataille géopolitique. Ce n'est pas une ingérence russe, c'est clairement américaine, car ces plateformes ne veulent pas que nous les dérangions."

– a souligné le président.

La pression des États-Unis sur les règles numériques de l'UE

Les déclarations de Macron interviennent après une semaine de pression accrue des États-Unis sur deux régulations technologiques de l'UE – le DSA et le Digital Markets Act.

Le secrétaire au Commerce américain, Howard Lutnik, a appelé lundi les ministres de l'UE à "revoir" ces règles en échange d'une réduction des droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium, selon la stratégie américaine d'utiliser les règles technologiques de l'UE comme monnaie d'échange dans une guerre commerciale transatlantique. Ces règles sont ciblées par l'administration américaine et les dirigeants des entreprises technologiques depuis le retour au pouvoir du président Donald Trump.

Tant la commissaire technologique de l'UE Henna Virkunen que sa collègue en charge de la concurrence Teresa Ribera se sont opposées cette semaine à la pression américaine, cette dernière accusant Washington de "chantage".

Pression du Parlement européen

La Commission européenne est également sous la pression des députés du Parlement européen. Le groupe des socialistes et démocrates progresse vers la création d'une commission d'enquête pour examiner l'application par l'UE des règles numériques.

En réponse aux déclarations de Macron, le porte-parole de la Commission européenne Thomas Renier a déclaré :

"Nous avons été très clairs dès le départ : nous soutenons pleinement notre législation numérique et en assurons l'application."

– a-t-il dit.

Il a affirmé que "certains dossiers prennent un peu plus de temps que d'autres, car les enquêtes DSA sont larges".

"Les services de la Commission construisent des dossiers solides, car nous devons les gagner devant les tribunaux."

– a-t-il ajouté.

Contexte

L'UE a des enquêtes ouvertes au titre du DSA concernant X, Meta, AliExpress, Temu et TikTok. Les enquêtes peuvent déboucher sur des amendes pouvant atteindre 6 % du chiffre d'affaires mondial annuel de l'entreprise, mais aucune n'a encore été infligée.

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