Les banques britanniques ont exprimé leur objection au projet visant à affecter environ 8 milliards de livres sterling d'avoirs russes gelés à un prêt pour l'Ukraine. Les établissements financiers craignent des risques juridiques et l'absence de protection étatique en cas de poursuites de la part de la Russie.
Opposition des établissements financiers
Les banquiers soulignent que les autorités n'ont pas proposé de mécanisme d'assurance contre d'éventuelles mesures de représailles de la Russie. Les acteurs du secteur préviennent de probables longues procédures judiciaires si les avoirs sont utilisés pour un prêt sans intérêts à l'Ukraine.
Risques juridiques et réputationnels
Les informations sur les banques où ces avoirs sont détenus ne sont pas divulguées. Les établissements commerciaux exigent des clarifications concernant d'éventuelles obligations et le soutien du gouvernement au cas où des poursuites seraient engagées contre eux.
Le risque juridique est que si l'Ukraine n'est pas en mesure de rembourser, des litiges pourraient surgir quant au droit sur les avoirs entre l'État et la Russie
– un conseiller des principales banques britanniques
Le gouvernement n'a pas encore confirmé s'il est prêt à apporter son aide aux banques dans l'hypothèse où les avoirs seraient utilisés dans le cadre d'un mécanisme de prêt, et non cédés définitivement.
Coordination européenne
Les plans britanniques ne concernent pas les quelque 28 milliards de livres sterling gelés dans le cadre de sanctions individuelles visant des personnes liées à la Russie. Les discussions sur un crédit de réparation se déroulent parallèlement aux initiatives de l'UE, mais aucune décision n'a encore été prise.
Selon les estimations, les négociations autour des accords d'utilisation des avoirs ne seront pas achevées avant Noël, bien que les pourparlers en Europe aient été constructifs.
Plus tôt, les autorités françaises se sont opposées à la participation des banques commerciales à un tel prêt : Paris soutient l'idée d'aider l'Ukraine, mais s'oppose à l'utilisation d'avoirs détenus dans des banques privées en raison des engagements contractuels de ces établissements.
- La Commission européenne a proposé d'utiliser jusqu'à 210 milliards d'euros d'avoirs gelés de la banque centrale russe pour aider l'Ukraine, avec un plan initial visant à mobiliser 90 milliards d'euros sur deux ans ; la question doit être examinée lors du sommet de l'UE du 18 décembre.
- Le chancelier allemand Friedrich Merz et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen n'ont pas réussi à convaincre le Premier ministre belge Bart De Wever d'accepter un crédit de réparation financé par les avoirs gelés en Belgique.
- La résolution de cette question influera sur la planification budgétaire de plusieurs pays, notamment sur le financement pour 2026.