Lundi, les employés du Louvre ont soutenu le lancement d'une grève en signe de protestation contre les conditions de travail, l'augmentation des prix des billets pour les visiteurs hors de l'UE et les défaillances de sécurité révélées après le braquage audacieux des bijoux royaux en octobre.
Dans une lettre adressée à la ministre de la Culture Rachida Dati, les syndicats CGT, CFDT et Sud ont annoncé que la grève débutera lundi prochain. Ils ont déclaré que le manque de moyens et la dégradation persistante des conditions de travail avaient placé le musée dans une situation de crise.
La visite du Louvre s’est transformée en une épreuve pour des millions de personnes qui viennent admirer ses collections
– CGT, CFDT et Sud
Les raisons de la grève
Les syndicats soulignent une série d'incidents qui ont mis en lumière des problèmes systémiques. Le plus retentissant a été le braquage du 19 octobre, après lequel des questions se sont posées sur les priorités en matière de sécurité du musée.
Le vol du 19 octobre a révélé des lacunes connues depuis longtemps dans les priorités de sécurité
– CGT, CFDT et Sud
Les voleurs ont emporté des bijoux d'une valeur estimée à environ 88 millions d'euros (environ 102 millions de dollars) et se sont enfuis en quelques minutes. Selon les déclarations, les assaillants ont utilisé un monte-charge pour atteindre l'une des fenêtres, ont employé des meuleuses d'angle pour endommager des vitrines et se sont enfuis à moto ; l'opération a duré moins de huit minutes.
Les objets volés n'ont pas encore été retrouvés. Parmi eux figurent un collier diamant-éméraude offert par Napoléon à l'impératrice Marie-Louise, des bijoux liés à deux reines du XIXe siècle — Marie-Amélie et Hortense — ainsi qu'un diadème de perles et diamants de l'impératrice Eugénie.
Ce fut une défaillance effroyable du système de sécurité
– le directeur du Louvre
Problèmes d'infrastructure
Le 26 novembre, une fuite d'eau a endommagé plusieurs centaines d'ouvrages dans la bibliothèque du musée consacrée aux antiquités égyptiennes. La fuite est survenue suite à l'ouverture d'une vanne du réseau d'eau ; le remplacement des canalisations est prévu pour l'année prochaine.
Le mois dernier, le musée a temporairement fermé une partie des locaux de service et une galerie publique en raison de l'affaiblissement des planchers. Les syndicats affirment que des équipements obsolètes et un manque de personnel affectent déjà le service aux visiteurs et entraînent la fermeture d'expositions individuelles.
Dans leur demande adressée à la direction, les syndicats exigent l'affectation de ressources supplémentaires à la réparation du bâtiment et le renforcement des mesures de sécurité pour protéger les collections, les visiteurs et le personnel du musée.
Nous travaillons dans un musée laissé à l'abandon, où le système de sécurité s'est avéré insuffisant
– Christian Galani, représentant de la CGT
Le représentant de la CGT a également indiqué que le vote pour la grève s'était déroulé à l'unanimité et a prévenu que des actions à durée indéterminée pourraient entraîner la fermeture temporaire du musée.
Nous devons changer de stratégie
– Christian Galani, représentant de la CGT