Pourquoi c'est important
Le Royaume-Uni a annoncé son intention de délivrer des instructions pour le transfert de £2,5 milliards, perçus par Roman Abramovich lors de la vente du club de football «Chelsea», vers des besoins humanitaires en Ukraine. C'est ce qu'a déclaré le Premier ministre Keir Starmer lors d'une intervention à la Chambre des communes, rapporte The Guardian. Le montant en livres sterling équivaut à environ 2,9 milliards de dollars, ce qui rend cette décision significative tant sur le plan humanitaire que politico‑juridique.
"L'horloge tourne, et Roman Abramovich doit honorer l'engagement qu'il a pris en vendant le club 'Chelsea' et transférer 2,5 milliards de livres sterling vers les besoins humanitaires en Ukraine. Ce gouvernement est prêt à saisir la justice pour que chaque penny parvienne à ceux dont la vie a été détruite par la guerre illégale de Poutine."
— Keir Starmer, Premier ministre du Royaume‑Uni
Position du Royaume‑Uni : dernier recours avant la justice
Selon le gouvernement, la délivrance d'une licence pour le transfert des fonds constitue la dernière possibilité pour Abramovich de remplir son engagement après la vente du club. Si cela n'a pas lieu, Londres est prêt à engager des procédures juridiques pour obtenir le transfert forcé des sommes. Cette approche combine la pression diplomatique et l'application concrète du droit — le gouvernement met fin aux alternatives.
Où ira l'argent et qui en assurera la gestion
Le gouvernement a annoncé la création d'un fonds spécial pour la répartition de ces sommes — il sera dirigé par Mike Penrose, ancien responsable d'UNICEF UK. Le format du fonds doit garantir que l'argent sera affecté précisément aux besoins humanitaires en Ukraine et minimiser les risques de corruption ou d'utilisation à d'autres fins. Les sommes restent pour l'instant gelées sur des comptes de banques britanniques depuis l'imposition des sanctions.
Ce que cela signifie pour l'Ukraine et pour le régime des sanctions
D'une part, il s'agit d'une ressource supplémentaire concrète pour la population civile touchée par l'agression à grande échelle. D'autre part, c'est un précédent important : les pays partenaires montrent que les sanctions peuvent s'accompagner de conséquences financières inéluctables pour les personnes liées au régime qui a déclenché la guerre. Des appels parlementaires en faveur du transfert de ces fonds remontent à janvier 2024, ce qui témoigne du caractère systématique de la demande, et non d'un geste politique ponctuel.
Les semaines à venir montreront si Abramovich acceptera un mécanisme de transfert volontaire, ou si le Royaume‑Uni lancera une procédure judiciaire. Quel que soit le format, la question de la transparence de la répartition reste cruciale — les partenaires et les autorités ukrainiennes doivent être prêts à contrôler pour que chaque livre sterling parvienne aux personnes dans le besoin.
En résumé
La décision de Londres conjugue détermination politique et préparation juridique. Pour l'Ukraine, c'est une chance d'obtenir des ressources importantes ; pour le régime des sanctions, c'est un test d'efficacité. La transformation de ce «dernier recours» en paiements concrets dépendra des prochaines décisions d'Abramovich et de la rapidité et de la transparence avec lesquelles le nouveau fonds entrera en fonction.