Ces enchères ne sont pas de simples recettes supplémentaires pour les trésors publics. Elles combinent la concurrence du marché avec le financement du repeuplement des écosystèmes aquatiques et le soutien aux budgets locaux, ce qui est important pour la sécurité alimentaire et l'économie des collectivités.
Ce qui s'est passé
Depuis le début de l'année, 189 enchères réussies ont eu lieu dans le système Prozorro.Продажі pour le droit de pêche commerciale. Selon le service de presse de l'Agence d'État de la pêche, les participants aux enchères ont effectivement versé 52,3 mln грн, soit bien au‑delà des recettes perçues avant l'introduction des enchères.
« À l'issue des ventes, les pêcheurs commerciaux, au titre des contrats conclus, ont effectivement payé 52,3 mln грн, ce qui dépasse nettement les recettes perçues avant l'introduction des enchères pour la pêche. »
— Service de presse de l'Agence d'État de la pêche
Où sont allés les fonds
La répartition des ressources est clairement séparée : 41,2 mln грн ont été versées aux budgets locaux, et 11,1 mln грн ont été affectées au fonds spécial d'État destiné au repeuplement des plans d'eau. Ces fonds sont précisément utilisés pour restaurer les populations dans des masses d'eau prioritaires.
Les plus fortes recettes ont été enregistrées pour le liman du Dniestr, les réservoirs de Kremenchuk et de Kaniv. Des exemples concrets d'enchères illustrent l'effet de la concurrence : un lot pour la pêche commerciale dans le réservoir de Kamianske, avec un prix de départ de 490,9 mille грн, a été adjugé pour près de 1,3 mln грн.
« Cette année, lors des enchères, le prix final des lots de pêche a en moyenne augmenté de plus d'un tiers par rapport au prix de départ. »
— Sergiy But, PDG de Prozorro.Продажі
Effet sur les populations et les collectivités
Une partie des fonds travaille déjà à la restauration : cette année, des opérations de repeuplement ont été menées dans le liman du Dniestr et les réservoirs de Kremenchuk et de Kaniv. Par exemple, dans la région de Tcherkassy, un financement issu du budget régional (cofinancé grâce aux enchères) a permis de lâcher 61,5 t d'alevins de carpe argentée ; dans le réservoir de Kremenchuk, le 25 novembre, 18,5 t de carpes argentées blanches et panachées ont été relâchées.
Parallèlement, la pêche commerciale du pays reste inférieure aux niveaux d'avant‑crise : en 2023, les captures se sont élevées à 11 190 t (+12 % par rapport à 2022), et en 2024 à 11 883 t (+6 % par rapport à 2023). Cela signifie que l'effet financier des enchères est important, mais qu'il ne constitue pas à lui seul une réponse suffisante pour la restauration du secteur.
Le ministère de l'Économie a annoncé le 23 septembre le lancement d'enchères pour le repeuplement du Dnipro — mais parmi les cinq premiers appels d'offres, seulement deux ont été fructueux, ce qui témoigne d'une concurrence inégale et d'un besoin d'amélioration des procédures.
Conclusion
Les enchères ont prouvé qu'un mécanisme de marché peut générer des ressources pour le repeuplement et le soutien des collectivités. Toutefois, leur effet dépendra de deux éléments : la stabilité de la concurrence lors des ventes et la transparence de l'utilisation des fonds. Si ces éléments sont préservés, les enchères pourront se transformer d'une recette ponctuelle en un outil systémique de restauration des ressources halieutiques et de renforcement des budgets locaux.
Question aux responsables du secteur et aux collectivités : dans quelle mesure ces succès locaux pourront-ils être traduits à grande échelle en une stratégie à long terme de restauration des populations et de création d'emplois locaux ?