En bref
Le conseil d'administration de Warner Bros. Discovery a recommandé aux actionnaires de rejeter l'offre de Paramount Skydance visant l'achat des actions pour $108,4 milliards, invoquant l'absence de garanties de financement adéquates, rapporte Reuters.
La position du conseil
Dans une lettre aux actionnaires, le conseil a déclaré que Paramount «avait systématiquement induit les actionnaires en erreur», en affirmant que son offre en numéraire était entièrement garantie par la famille Ellison. Le conseil estime que ces garanties ne sont pas telles et créent «de nombreux risques significatifs» pour la société et ses actionnaires.
«Ce n'est pas [une garantie] et ça ne l'a jamais été»
— Le conseil d'administration de Warner Bros. Discovery
Ce que proposaient les parties
Netflix dispose d'un accord contraignant de $82,7 milliards — 27,75 $ par action (23,25 $ en numéraire et 4,50 $ en actions), qui, selon le conseil, ne nécessite pas de financement additionnel par actions et est soutenu par des engagements d'endettement solides.
Paramount a soutenu avoir obtenu un «financement hermétique» : 41 milliards $ de nouveau capital de la part de la famille Ellison et de RedBird, et 54 milliards $ de dette de la part de Bank of America, Citi et Apollo. Le conseil se montre sceptique quant à la transparence de ces engagements, en particulier du fait du rôle de la Lawrence J. Ellison Revocable Trust.
«Le conseil d'administration de Warner Bros. Discovery a confirmé que l'accord de fusion avec Netflix est meilleur, et que notre acquisition est conforme aux meilleurs intérêts des actionnaires»
— Ted Sarandos, codirecteur général de Netflix
Conséquences et calendrier
L'opération avec Netflix devrait être finalisée dans un délai de 12 à 18 mois. Avant cela, Warner Bros. Discovery devra séparer la division Global Networks en une société cotée, Discovery Global, prévue pour le troisième trimestre 2026.
Le conseil a également souligné la différence d'échelle : la société cotée Netflix, avec une capitalisation boursière supérieure à 400 milliards $ et un bilan noté investment grade, fait face à Paramount, dont la capitalisation est d'environ 15 milliards $ et dont la note est «un cran au‑dessus du niveau 'junk'» — un argument qui renforce les inquiétudes quant à la solidité de l'offre de Paramount.
Pour l'Ukraine, cela a de l'importance : le changement de propriétaire de marques telles que HBO, ainsi que le contrôle des réseaux mondiaux (CNN, TNT Sports), influe sur l'accès au contenu et sur la qualité du paysage informationnel dans la région.
Et après
La décision du conseil illustre comment les marchés évaluent non seulement le prix, mais aussi la transparence du financement et la fiabilité juridique des transactions. Les actionnaires et les régulateurs doivent désormais décider s'ils suivront la recommandation du conseil ou s'ils examineront des voix alternatives lors des assemblées.
Conclusion
Il s'agit de bien plus qu'une bataille d'entreprise : ce qui est en jeu, c'est la redistribution des leviers d'influence médiatique pour la prochaine décennie. Le choix des actionnaires déterminera qui contrôlera les catalogues et les chaînes qui façonnent le débat public dans le monde — et, par conséquent, quel sera l'environnement informationnel pour l'Ukraine et ses voisins. La balle est maintenant dans le camp de ceux qui votent et réglementent.