Le paradoxe de la guerre : Kyiv s'approche des réparations — l'UE cherche des garanties

La Belgique freine l'accord sur l'utilisation des avoirs russes gelés. La décision concernant un crédit de réparations pouvant atteindre 210 milliards d'euros est menacée avant le sommet des 18 et 19 décembre — des initiés qualifient cela de moment historique pour la sécurité de l'Europe.

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Paradoxe de la guerre : on tente de nous briser, et nous devenons plus forts. C'est maintenant que se décide si l'Ukraine recevra des fonds pouvant radicalement changer le cours de la reconstruction et de la défense. Mais le chemin passe par une bataille diplomatique entre les capitales de l'UE — et la Belgique est devenue le principal blocage.

Selon Politico, qui cite des initiés et des diplomates non nommés, la Belgique n'est pas satisfaite du texte de compromis préparé par la Commission européenne et exige des garanties supplémentaires avant d'accepter l'utilisation des avoirs gelés de la banque centrale russe. La réunion des ambassadeurs de l'UE, prévue le 14 décembre, a été reportée pour laisser le temps d'examiner les exigences belges.

Pourquoi c'est important

En jeu : jusqu'à 210 milliards d'euros d'avoirs gelés que la Commission européenne a proposé d'utiliser pour les réparations et l'aide financière à l'Ukraine. Le 13 décembre, le Conseil de l'UE a déjà gelé ces fonds à durée indéterminée, mais leur libération effective dépend d'un accord politique. Les analystes occidentaux avertissent : chaque jour de retard repousse la reconstruction et accroît les risques pour notre pays.

Tous se demandent si l'UE tiendra bon à ce moment historique. Des initiés affirment qu'un compromis existe, mais qu'il faut de la volonté politique — et la rapidité de la décision avant le sommet des 18 et 19 décembre est déterminante pour que l'argent parvienne à l'Ukraine.

Ce que réclame la Belgique

Dans le document proposé par la Commission européenne figurent trois garanties destinées à protéger les pays qui fourniront le mécanisme de sécurité :

  • un financement pour la Belgique équivalent à l'intégralité du paquet en cas de recours judiciaires ou de mesures prises par Moscou ;
  • la possibilité de s'appuyer sur ce système indépendamment des autres garanties financières fournies par certaines capitales ;
  • l'absence de virement des fonds tant que ces garanties ne seront pas assurées ; et, simultanément, la suppression par toutes les capitales des accords bilatéraux d'investissement avec la Russie.

Mais, disent les diplomates, ces garde-fous ne suffisent pas à la Belgique — elle insiste pour des mécanismes supplémentaires de protection contre des risques disproportionnés. Des responsables belges ont déclaré à Politico que, si leurs préoccupations ne sont pas prises en compte, le dépositaire Euroclear ne libérera pas les actifs.

"Tout le travail est centré sur la priorité d'un accord sur les réparations ; il n'y a pas d'alternative claire. Et nous y parviendrons. Ce n'est qu'une question de temps"

– Un responsable européen non nommé

Ce qui va se passer

Les ambassadeurs de l'UE se réuniront à nouveau le 16 décembre (et, si besoin, le 17 décembre) pour convenir des détails. C'est le moment où la politique doit l'emporter sur les doutes : investir dans l'Ukraine aujourd'hui, c'est investir dans la sécurité de toute l'Europe. Des experts occidentaux et des initiés qualifient déjà cette discussion d'historique — la décision prise ces semaines-ci déterminera si nous obtiendrons le financement critique à temps.

Le monde regarde, et notre victoire dépend de l'unité des partenaires. Si l'UE fait preuve de détermination, ces fonds ne seront pas qu'un simple chiffre dans un budget — ils deviendront un instrument de reconstruction, de protection de nos foyers et de rétablissement de la justice pour les destructions causées par l'agression.

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