La Banque centrale européenne n'a pas accepté de jouer le rôle de "prêteur en dernier ressort" dans le dispositif visant à accorder à l'Ukraine un prêt de réparations de 140 milliards d'euros, qui devait s'appuyer sur des avoirs russes gelés.
Rôle de la BCE et mandat
D'après une analyse interne, la direction de la BCE a conclu que la construction proposée équivalait en fait à un financement direct des gouvernements, puisque la banque centrale se serait retrouvée en position de couvrir les engagements des États membres.
"Cette proposition n'est pas envisagée, car elle contreviendrait probablement aux dispositions des traités de l'UE interdisant le financement monétaire"
– BCE
Demande à la BCE et alternatives
L'initiative de la Commission européenne prévoyait que les pays de l'UE fournissent des garanties publiques pour répartir les risques de remboursement. Dans le même temps, la Commission a reconnu que les États ne pourraient pas rassembler rapidement les sommes nécessaires en cas de circonstances exceptionnelles.
Les responsables de la Commission européenne ont donc demandé à la BCE d'assurer temporairement la liquidité pour Euroclear Bank — l'unité de crédit du dépositaire belge — afin d'éviter une pénurie aiguë de liquidités. La banque centrale a refusé.
"Assurer la liquidité nécessaire pour d'éventuelles obligations de restitution d'actifs à la banque centrale russe est une part importante du prêt de réparations potentiel. Cela est nécessaire pour que l'UE, ses États membres et des entités privées puissent toujours remplir leurs obligations internationales. Les travaux sur la manière précise de garantir cette liquidité se poursuivent"
– Commission européenne
Après le refus de la BCE, la Commission a commencé à chercher d'autres mécanismes pour garantir le prêt et minimiser les risques de liquidité.
- L'idée d'un prêt de réparations allant jusqu'à 140 milliards d'euros, fondé sur les avoirs russes gelés, a été proposée le 10 septembre.
- Selon le projet, l'Ukraine pourrait recevoir environ 45 milliards d'euros par an entre 2026 et 2028.
- Le 23 octobre, l'adoption de la décision concernant ce prêt a été reportée à décembre.
- La décision finale influera sur la possibilité d'approuver un nouveau programme de prêt entre l'Ukraine et le Fonds monétaire international.