Opérations sous faux drapeau dans le Sud : comment la Russie simule une avancée — et pourquoi cela induit en erreur les analystes

Le porte-parole des Forces de défense du Sud signale la tactique des groupes « drapeau » : des photos pour les caméras au lieu d’un véritable contrôle du territoire. Nous expliquons pourquoi l’ennemi a besoin de cela et ce que cela implique pour le front et la communauté internationale.

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Ce qui s'est passé

Selon LIGA.net, le porte-parole des Forces de défense du Sud, Vladyslav Voloshyn, a déclaré une intensification de la tactique ennemie — de petits groupes d'assaut s'infiltrent en profondeur dans les arrières, déploient des drapeaux russes et effectuent des prises de vue photo ou vidéo pour créer l'illusion d'une avancée profonde. Cette pratique est constatée non seulement près de Huliaipole, mais sur l'ensemble de la zone de responsabilité des Forces de défense du Sud.

"Ils s'infiltrent aussi profondément que possible dans nos arrières, déploient leur drapeau pour faire des prises de vue photo ou vidéo, comme si les forces russes étaient entrées loin et avaient pris de nouveaux territoires sous leur contrôle"

— Vladyslav Voloshyn, porte-parole des Forces de défense du Sud

Pourquoi ces photos «au drapeau» sont utiles aux Russes

Le but est informationnel, et non un gain tactique durable : ces images montrent aux analystes étrangers, à la communauté OSINT et à leur propre commandement un «résultat» rapide. Selon Voloshyn, ce sont précisément sur la base de telles photos que des officiers supérieurs rendent des comptes à leur hiérarchie — et vont jusqu'à déclarer la «prise» de localités, en dépit de la situation réelle sur le terrain.

L'état-major général ukrainien a déjà démenti certaines déclarations sur la «prise» de Huliaipole ; les faits sur place témoignent de combats urbains en cours et de la présence de positions ukrainiennes, notamment dans la partie occidentale de la ville.

Que cela signifie pour le front

Voloshyn explique que ces groupes «ne vivent généralement pas longtemps» : l'ennemi entre, prend des images avec un drone, et ces unités sont rapidement neutralisées par les actions des unités ukrainiennes. Autrement dit, cela ne constitue pas une percée stratégique réelle, mais crée un contexte informationnel susceptible de fausser la perception des événements pour un observateur extérieur.

"Même si ces groupes d'assaut russes ne vivent pas longtemps – ils pénètrent dans nos arrières, sont filmés par drone, puis sont quasiment immédiatement détruits."

— Vladyslav Voloshyn, porte-parole des Forces de défense du Sud

Contexte pour les partenaires et les analystes

Les analystes OSINT et les observateurs occidentaux attirent déjà l'attention : les confirmations visuelles nécessitent une vérification du contexte — heure de la prise, géolocalisation, présence d'affrontements armés. Pour les partenaires internationaux, ces photos «au drapeau» peuvent donner une fausse impression de la dynamique des combats si elles ne sont pas recoupées avec les données des états-majors et des sources indépendantes.

Conclusion

Cette tactique illustre comment la guerre de l'information opère aux côtés des combats : au lieu d'un contrôle réel des territoires, l'ennemi investit dans des images destinées à faire croire aux autres en ses «succès». Pour les défenseurs ukrainiens, l'essentiel est de recentrer l'attention des partenaires sur des données vérifiées et sur les résultats concrets sur les positions. Tant que les combats se poursuivent dans les rues de Huliaipole et de Stepnohirsk, ce seront les faits, et non les images spectaculaires, qui détermineront le cours des événements. La communauté internationale saura-t-elle filtrer la propagande de la réalité — une question dont dépendent à la fois le soutien stratégique et la perception internationale de la conduite de la campagne.

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