Le Conseil de la FIFA a approuvé le lancement de nouvelles compétitions pour les joueurs de moins de 15 ans, ouvertes à toutes les 211 associations membres. Selon les communiqués officiels (lien vers UNN), des festivals pour les garçons sont prévus en 2026, pour les filles en 2027. Sur le papier, il s'agit d'une promotion du développement jeunesse. En pratique, c'est un mécanisme qui pourrait faciliter le retour des délégations de la Russie et de la Biélorussie aux compétitions internationales après leur suspension en 2022.
Ce qui a été annoncé
La FIFA a confirmé le format des festivals U15 : des tournois courts pour garçons et filles, ouverts à toutes les associations. L'organisation renvoie par ailleurs aux recommandations du CIO concernant l'admission de jeunes athlètes de Russie et de Biélorussie, notamment la possibilité de participation sous leurs drapeaux nationaux et avec leur hymne.
"Le sport donne accès à l'espoir et offre un moyen de montrer que tous les sportifs peuvent respecter les mêmes règles et se respecter les uns les autres"
— Gianni Infantino, président de la FIFA
Pourquoi c'est important pour l'Ukraine
La décision semble technique, mais elle a une portée stratégique. Des formats ouverts à toutes les associations créent une base juridique et apolitique pour l'admission d'équipes russes — sans nécessité de décisions politiques séparées. Cela renforce le rôle des institutions sportives sur des questions où la politique dominait auparavant.
Experts et analystes soulignent que lorsque les voies sportives se rouvrent progressivement — via des programmes jeunesse — le retour des sélections seniors devient techniquement plus simple et politiquement plus acceptable pour une partie de la communauté internationale.
Résistances et obstacles pratiques
La communauté footballistique européenne reste pour l'instant sceptique. L'UEFA a publiquement déclaré que le retour complet de la Russie aux compétitions internationales est impossible tant qu'il n'y aura pas de règlement politique. Outre la résistance politique, subsistent des obstacles pratiques, tels que la menace de boycotts et les difficultés d'obtention de visas pour les délégations.
L'expérience de 2023 a montré que même les tentatives de retour des équipes de jeunes peuvent échouer en raison de protestations massives des fédérations de football européennes. Ainsi, l'admission théorique et sa mise en œuvre sont deux choses différentes.
Ce qui va suivre — scénarios
On peut distinguer trois scénarios réalistes :
1) Retard ou échec. Les associations européennes et les partenaires politiques feront pression — les festivals auront lieu sans la participation de la Russie/de la Biélorussie en raison de boycotts et de restrictions de visas.
2) Réintégration progressive. Si le CIO et la FIFA insistent sur "l'inclusion des jeunes" et que la pression politique s'apaise, les juniors russes pourraient réapparaître sur la scène internationale sous leurs symboles nationaux, créant un précédent pour des étapes ultérieures.
3) Décision motivée politiquement. Si des partenaires (gouvernements, fédérations) échangent l'"inclusion" sportive contre une concession politique, cela modifiera l'équilibre de la confiance et de la solidarité dans le football européen.
Ce que cela signifie pour nous
Pour l'Ukraine, la question n'est pas seulement sportive — elle fait partie d'un front plus large de diplomatie et d'influence informationnelle. Le football peut devenir une plateforme pour la normalisation des relations sans règlement politique du conflit, ou au contraire un terrain de solidarité et de pression. Il est important que les partenaires comprennent clairement les risques et les conditions : lieront‑ils le retour aux compétitions internationales à l'exécution de conditions et garanties concrètes ?
"Le retour aux compétitions n'est pas qu'une question technique. C'est un signal à la communauté internationale sur les valeurs que nous sommes prêts à défendre"
— commentaire d'un représentant d'une des fédérations de football européennes (sous couvert d'anonymat pour permettre des propos plus francs)
La balle est désormais dans le camp des partenaires : les déclarations de non‑ingérence doivent se traduire en garanties politiques et juridiques claires. L'accord des gouvernements et des fédérations pour échanger des principes contre l'argument de la "protection des droits des jeunes" sera la question clé des prochains mois.
Sources : déclarations officielles de la FIFA, recommandations du CIO, articles de UNN et déclarations publiques de l'UEFA.
