Le Brésil, qui domine traditionnellement la production d'arabica, augmente progressivement les superficies consacrées à la robusta. Cette variété donne des grains à l'amertume plus prononcée, mais supporte mieux les températures élevées et les attaques de maladies.
Transition vers la robusta
L'arabica reste le principal produit d'exportation du pays, mais la reconversion des surfaces en robusta s'opère à un rythme plus soutenu : au cours des dix dernières années, les superficies consacrées à la robusta ont augmenté de plus de 81 %.
« Ce n'est pas nécessairement la demande qui a provoqué l'augmentation de la production de robusta. En réalité, les principaux facteurs ayant stimulé l'essor de la robusta sont les problèmes climatiques et les pertes de récolte d'arabica. »
– Fernando Maximiliano, responsable de l'analyse du marché du café chez StoneX
Au cours des trois dernières années, la production d'arabica a augmenté d'environ 2–2,5 % par an, tandis que la robusta a progressé d'environ 4,8 % par an. Chez StoneX, cela s'explique par la meilleure résistance de la robusta aux conditions météorologiques défavorables et par une rentabilité de culture plus élevée.
Marché et prix
Les analystes de Rabobank estiment que, si les tendances actuelles se maintiennent, le Brésil pourrait dépasser le Vietnam et devenir le principal producteur mondial de robusta.
Les goûts des jeunes générations influencent également la demande : de nombreux consommateurs associent le café au lait, à la crème ou aux sirops, ce qui atténue l'amertume de la robusta et ne rebute pas les acheteurs.
Bien que la robusta coûte généralement moins cher que l'arabica, ses cours ont grimpé à des niveaux record. Un rendement plus élevé, combiné à la hausse des prix, incite les agriculteurs brésiliens à investir dans cette variété.
Selon Alessandro Teixeira d'Embrapa, les producteurs travaillent également à améliorer la qualité des grains de robusta, ce qui les rend plus attractifs pour les consommateurs et soutient en outre la hausse des prix.
La semaine dernière, les prix mondiaux du café ont fortement augmenté après la suppression de 40 % des droits de douane sur les importations de produits agricoles brésiliens par le président américain Donald Trump.