Ce qui s’est passé
La Banque nationale d'Ukraine a publié les résultats de l’évaluation de la résilience des banques — AQR et des stress‑tests ventilés par établissement. Les tests ont couvert 21 établissements financiers, représentant plus de 90 % des actifs du système bancaire. Les données ont été mises en ligne sur la page «Surveillance bancaire. Évaluation de la résilience des banques», a déclaré le service de presse du régulateur.
«L’évaluation de la résilience par banque prévoit la vérification de la qualité des actifs (AQR) et l’application de deux scénarios macroéconomiques — un scénario de base et un scénario défavorable.»
— Banque nationale d'Ukraine, service de presse
Chiffres clés
En 2025, la BNU est revenue à la méthodologie d’avant‑guerre des stress‑tests à deux scénarios. Au terme des tests :
- 12 banques ont passé les tests sans qu’il soit nécessaire d’imposer des exigences de capital renforcées. Parmi elles : ПриватБанк, Ощадбанк, Укргазбанк, Райффайзен Банк, Укрсиббанк, Креді Агріколь, ОТП Банк, Прокредитбанк, Кредобанк, ПУМБ, Універсал Банк et Південний.
- Selon le scénario de base, des exigences de capital renforcées ont été fixées pour six établissements (au total — 5 % des actifs) : Кредит Дніпро, Таскомбанк, ВСТ банк, А‑банк, банк Львів et Правекс‑банк.
- Selon le scénario défavorable, neuf banques sont concernées (au total — 18 % des actifs) : les six précédentes plus Укрексімбанк, Сенс Банк et МТБ Банк.
Ce que cela signifie pour le marché et les déposants
Comparé à l’évaluation de 2021, la situation a changé : le volume global de capital des banques augmente dans les deux scénarios (en 2021, le capital du système diminuait dans le scénario défavorable). C’est un signal d’une résilience accrue du système après les chocs liés à l’invasion à grande échelle.
Cependant, la part des actifs soumis à des exigences renforcées dans le scénario défavorable (18 %) indique l’existence de vulnérabilités nécessitant une attention. Pour l’épargnant, cela signifie : les risques systémiques diminuent, mais certains établissements ont besoin de temps et de plans pour renforcer leurs fonds propres.
«Toutes les banques pour lesquelles un besoin en capital a été identifié exécutent déjà des programmes de restructuration approuvés par la Banque nationale.»
— Banque nationale d'Ukraine, service de presse
Quelles mesures sont prévues
Les programmes de restructuration, approuvés par la BNU, prévoient principalement des mesures visant à réduire la vulnérabilité et à accroître le capital grâce aux bénéfices, plutôt qu’une recapitalisation immédiate par les actionnaires. Ces établissements doivent atteindre les niveaux requis d’adéquation des fonds propres selon le scénario de base d’ici la fin de cette année, et selon le scénario défavorable d’ici octobre 2026.
En outre, en juin 2025 le régulateur a fixé un ratio de levier minimal (LR) à 3 % — obligatoire à partir du 1er septembre 2025 pour les banques et à partir du 1er avril 2026 pour les groupes bancaires. Il s’agit d’un instrument supplémentaire pour limiter l’exposition excessive au risque de crédit.
Conclusion
Les résultats des stress‑tests montrent que le système bancaire devient plus résilient, mais cela ne concerne pas tous les acteurs de la même manière. La BNU a donné des cadres et des échéances clairs ; il revient désormais aux banques de mettre en œuvre les programmes de restructuration et aux actionnaires d’évaluer les besoins en capital. L’exécution efficace de ces plans déterminera si le secteur pourra absorber de nouveaux chocs macroéconomiques sans turbulences systémiques.
La question de savoir si cela suffira à protéger les économies des Ukrainiens et à maintenir le flux de crédit vers l’économie dépendra de la discipline des banques et de la transparence de l’exécution des programmes.