La fête de Saint Nicolas reste l'une des célébrations hivernales les plus appréciées tant par les enfants que par les adultes. Après le passage de l'Église orthodoxe d'Ukraine au calendrier néo-julien, elle est célébrée le 6 décembre. Cette fête combine des traits de vénération ecclésiastique et des rites populaires centrés sur le souci des autres.
Origine de la fête
Le prototype du saint est considéré comme étant Nicolas de Myre, né à Patara, sur la péninsule lycienne, entre environ 270 et 286. Issu d'une famille pieuse, il s'installa ensuite à Myre, où il reçut les ordres sacrés et fut surtout connu pour sa charité. Après la mort de ses parents, il consacra son héritage à l'aide aux pauvres, déposant parfois des objets et des vivres dans les maisons des nécessiteux et offrant des jouets aux enfants en toute discrétion.
Selon sa biographie, Nicolas sauva des captifs, défendit des innocents condamnés à mort et aida des voyageurs. Les fidèles lui attribuent également des miracles, notamment des guérisons survenues grâce à son intercession après sa mort. Dans la tradition chrétienne, il devint un symbole de miséricorde et de protection envers ceux qui ont besoin de soutien.
Traditions régionales
L'une des traditions les plus répandues est l'offrande de cadeaux aux enfants. En Europe occidentale, on dépose souvent les présents dans des chaussettes, tandis qu'en Ukraine ils sont généralement laissés sous l'oreiller. Les enfants sages recevaient des friandises, des jouets et de petits présents, alors que les moins sages se voyaient parfois déposer un petit bâton symbolique ou un morceau de charbon.
Les célébrations présentent des particularités selon les régions. Dans la région de Kiev, les maisons et le bétail pouvaient être aspergés d'eau bénite pour se protéger du mal. Dans le Podolie, après le retour de l'église, le premier à entrer dans la cour devait être le maître de maison. Dans la région de Kharkiv, il existait la pratique de festivités de trois jours avec la préparation de kutia et d'uzvar pour les commémorations.
On préparait aussi pour la fête le traditionnel biscuit au miel, les «mykolaychyky», qui prenaient souvent la forme d'une étoile ou d'un ange. Aujourd'hui, ces biscuits se déclinent en diverses formes et décorations — glaçages et vermicelles — et sont souvent utilisés comme éléments de cadeaux.
Interdits et conseils
La fête est associée au réconfort et au rapprochement, il n'est donc pas bien vu de garder rancune ou de refuser l'aide à ceux qui la demandent. Ce jour-là, on évitait les longs voyages. On considérait traditionnellement que régler ses dettes lors du dernier jour de l'année favoriserait la prospérité au sein de la famille par la suite.
Le principe essentiel de la célébration est la sincérité dans les manifestations de bonté et l'attention portée aux nécessiteux, ainsi que le soin apporté aux proches et aux membres de la famille.
