Ce qui s'est passé
Le 27 décembre, le Bureau national anticorruption (НАБУ) et le Parquet spécialisé anticorruption (САП) ont annoncé les résultats d'une opération sous couverture : selon l'enquête, un groupe agissant au sein du Parlement percevait systématiquement des avantages illicites en échange de votes. Les publications ZN.UA et Українська правда publient les noms des personnes soupçonnées, bien que leurs listes diffèrent quelque peu.
Selon ZN.UA, des actes d'accusation ont été signifiés aux députés du groupe «Слуги народу» — Євгену Пивоварову, Ігорю Негулевському et Юрію Кісєлю. УП, en se référant à des sources au sein des forces de l'ordre et de la faction, ajoute également Olga Savchenko à la liste.
Qui est accusé et pour quoi
Des soupçons ont été notifiés aux députés en vertu de l'article 368 du Code pénal ukrainien (ККУ) — acceptation d'une offre, d'une promesse ou réception d'un avantage indu par une personne chargée d'une fonction publique. ZN.UA indique également que l'ordonnance mentionne les articles 255 (création ou direction d'une organisation criminelle) et 369 (offre ou octroi d'un avantage indu à un agent public), et que ces volets pourraient être ajoutés lors du choix des mesures de contrainte.
Selon ZN.UA, le НАБУ aurait écouté le bureau de Kісєль ; ce serait là que des enveloppes d'argent auraient été remises. Parallèlement, les publications signalent que Юрій Корявченков (Юзік) n'était pour l'instant pas prévu pour être informé d'une suspicion — НАБУ a lui-même démenti des perquisitions à son domicile, mais des sources du journal affirment qu'il a quitté le pays.
«Pendant l'opération sous couverture, un groupe criminel impliquant des députés en exercice a été mis au jour. Selon la version de l'enquête, les membres du groupe recevaient de manière systématique des avantages illicites en échange de leurs votes à la Verkhovna Rada.»
— service de presse du НАБУ / САП
Contexte et conséquences
Pourquoi c'est important. Les scandales de corruption au sein du Parlement sapent la confiance des citoyens dans les institutions, compliquent l'avancement des réformes et fournissent des arguments aux partenaires internationaux qui évaluent les progrès dans la lutte contre la corruption. Le milieu anti‑corruption et les experts soulignent : si la version de l'enquête se confirme, ce sera le signe de problèmes systémiques dans la procédure de vote et des risques pour les processus législatifs.
D'un autre côté, les autorités parlent d'une opération sous couverture : il ne s'agit pas d'un fait isolé, mais d'une tentative de documenter un système. Pour l'État, une telle opération est un test de la capacité des forces de l'ordre à agir rapidement et avec une base probante.
Et ensuite
Les prochaines étapes consistent en la détermination des mesures de contrainte, une éventuelle extension de la liste des personnes mises en cause et la transmission des dossiers au tribunal. Il est en même temps important de respecter le principe de la présomption d'innocence : une mise en cause n'est pas une condamnation. Pour la faction et le parti, c'est une occasion de montrer à quel point ils sont prêts à procéder à un nettoyage interne et à faire preuve de transparence.
La suite appartient désormais aux tribunaux et aux institutions dont dépend la confiance de la société : ces soupçons se convertiront‑ils en décisions judiciaires concrètes, ou resteront‑ils un épisode de plus dans les batailles politiques ? la question reste ouverte.
Sources
Articles de presse : ZN.UA, Українська правда ; déclarations officielles : НАБУ, САП.